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> Référence : article paru dans "Betsy & Gary" n°11 (février-mars 2000)

"Sarah Michelle Gellar, une reine de la nuit au grand jour."

S'il est certes faux que la jeune actrice ne doit sa notoriété qu'à la série "Buffy contre les vampires", force est de constater qu'elle lui a ouvert de nombreuses portes. Passée en quelques années du statut de comédienne de sitcom américain à celui de super-star internationale, Sarah Michelle Gelalr nous a confié ses états d'âme...

"Le malheur des uns fait le bonheur des autres", dit le proverbe. Ayons donc une pensée émue pour la pauvre Kristy Swanson, la première Buffy, celle du film originel, qui demeura l'éternelle perdante de cette affaire - elle qui n'aura jamais réussi à tirer les marrons du feu ! Ceci n'ôte cependant rien aux mérites de Sarah Michelle Gellar : Son succèes, elle ne l'a pas volé à sa devancière, elle l'a conquis de haute lutte. Car si Buffy contre les vampires est aujourd'hui devenue la série la plus regardée de la chaîne qui a le mieux progressé en termes de chiffres d'audience ces dernières années aux USA, elle le doit tout autant à ses qualités intrinsèques (déjà présentes à l'état latent dans le film, mais laminées par les supérieurs de Joss Whedon) qu'à la personnalité de son héroïne - et notamment son incongruité apparente (après tout, que venait donc faire ce petit bout de femme chétive à la moue boudeuse dans ce combat contre les forces du mal ?).

Débuts difficiles

S'il y a manifestement un après-Buffy, vu le nombre de films qu'on lui a récemment proposés (Souviens-toi l'été dernier, un gros succès, Simplement irrésistible, une comédie romantique qui a très vite disparu des écrans américains et dont elle se contrefiche, et Sexe intentions, une version moderne des Liaisons dangereuses, qu'elle adore), il y eut aussi fatalement, un avant-Buffy. Et inutile de dire qu'il fut bigrement moins reluisant ! Car, pendant longtemps, elle ne fut qu'une new-yorkaise tentant de faire son trou à Los Angeles. "J'étais à peine capable de payer mon loyer", se souvient-elle. Heuresement, Sarah à très tôt appris à mener elle-même sa barque. "Quand j'étais môme, j'ai joué dans un spectacle sur une scène off de Broadway avec Matthew Broderick et Eric Stoltz", raconte-t-elle. "Eux, après les représentations, ils allaient au bar, pendant que, moi, je retournais à la maison faire mes devoirs." Et dès que les notes qu'elle rapportait de l'école descendaient en-dessous du A-, son institutrice de mère la privait d'auditions ! "Chaque jour, je faisais du skateboard et du tae kwon do, puis j'allais à l'école, j'enchaînais avec les karaté, et je terminais la journée par les auditions", reprend-elle. "Et ma mère a fini par me dire : 'Parmi toutes tes activités, il y en a deux qu'il va falloir que tu arrêtes, et aucune des deux ne sera l'école !' ". Sarah a fait le bon choix : elle a gardé les arts martiaux et la comédie, deux ingrédients qui ont largement contribué au succès de la série. Joss Whedon, qui s'est façonné une héroïne à mi-chemin entre la jeune fille sage et la dominatrice, a eu le nez creux !

Teenage angst

Première étape-clé de sa carrière, Sarah remporte un Emmy Award pour sa prestation dans la sitcom All my children. "A quinze ans, mon rôle me faisait coucher avec Micheal Nader, qui, lui, en avait cinquante", s'exclame-t-elle. "Je jouais un personnage plus âgé que je ne l'étais réellement, mais je n'étais pas plus vieille pour autant et la meilleure chose que je puisse dire pour décrire cette période de ma vie, c'est que j'y ai appris à mémoriser un script de soixante pages en deux heures et à bien jouer la comédie sans faire de l'ombre aux autres acteurs." Tout comme Carrie, le roman de Stephen King que Brian de Palma a porté à l'écran, Buffy utilise le surnaturel en guise de métaphore pour dépeindre les tourments de l'adolescence. Les personnages principaux de la série sont tous, d'une certaine façon, des exclus, et Buffy en est le plus tragique exemple : cherchant désespérément à s'intégrer, plus elle s'acharne à mener une vie normale, plus elle s'en écarte. et naturellement, tomber amoureuse d'un vampire âgé de quelques centaines d'années à qui il est interdit de l'aimer en retour n'est pas fait pour faciliter les choses !

Similitudes frappantes

Parfois, il arrive en outre que la frontière séparant la réalité de la fiction s'estompe. Sarah et Buffy ne sont en effet pas si différentes que cela. Il est une opinion toute féminine - que l'on retrouve d'ailleurs exprimée dans la série - qui veut que la douleur physique rende palpable la souffrance générée par l'anéantissement d'un grand amour, celle-ci étant par trop abstraite pour être canalisée. Follement éprise d'un Angel qu'elle sait à jamais hors d'atteinte, Buffy n'a d'autre réconfort que de sortir chaque nuit exploser la tronche des méchants pour en revenir couverte d'ecchymoses, seules traces physiques extérieures témoignant de la souffrance qu'elle endure intérieurement. "J'ai déjà vécu une histoire d'amour aussi forte que celle-ci" révèle Sarah. "Tout ce qu'à ressenti Buffy, je l'ai déjà expérimenté moi-même auparavant dans ma propre chair. Mais si tu n'as jamais aimé quelqu'un aussi profondément, je ne vois pas comment je pourrais arriver à l'expliquer." Sarah, elle aussi, en garde une trace physique, puisqu'elle s'est alors fait tatouer à la cheville un dessin représentant un poignard suspendu au-dessus d'un coeur. "Je me le suis fait faire après un terrible chagrin d'amour", explique-t-ell. "Je voulais pouvoir me rappeler à quel point l'amour est précaire. Le poignard se balance au-dessus du coeur... Prêt à frapper !" Voilà pourquoi, l'année dernière, à l'époque de la déchirante rupture entre Angel et Buffy, Sarah rentrait souvent chez elle en pleurs. "Je ne rammène pas de démons à la maison, mais le désespoir de Buffy, lui, me suit comme mon ombre", confie-t-elle. "Je suis immunisée contre les vampires, mais pas contre l'émotion ! Quand on a tourné l'épisode dans lequel Angel casse avec Buffy, j'ai pleuré vingt-cinq minutes sur le plateau. Je croyais même que j'allais me taper une dépression nerveuse et j'ai contraint toute l'équipe à cesser de travailler."

Un soupçon d'obscénité

Par certains aspects, Buffy est tout aussi érotique que violente. Dans un épisode de sinistre mémoire - l'un de ceux qui furent déprogrammés aux USA suite au massacre de Littleton -, on peut voir une scène éminemment plus pernicieuse que celles où figurent des armes à feu : Buffy supplie Angel, qui est en train de mourir, de s'abreuver de son sang. "Quand Angel mord Buffy, elle se contorsionne sur le sol et a un orgasme tellement puissant qu'elle en vient à casser une table", affirme Sarah. "C'est l'une des choses les plus érotiques qui aient jamais été diffusées à la tété et les comités de censure sont passés totalement à côté - il n'y ont vu que du feu !" Or, pour une série programmée à une heure de grande écoute, Buffy montre beaucoup de choses et s'en sort plutôt bien, niveau censure - hormis en Angleterre ! Dans un autre épisode, on voit notamment Alex prendre son pied en regardant une Willow toute de cuir vétûe torturer par le feu un Angel enchaîné Qu'est-ce don, si ce n'est pas du sadommasochisme ? "La télévision n'est pas censée délivrer des messages de santé publique", s'insurge Sarah. "Quand Angel est Buffy ont couché ensemble, ça a provoqué un tollé général parce qu'on n'avait pas pris la précaution de montrer des préservatifs sur la table de nuit. Faudrait voir à pas déconner non plus ! Voilà une fille de seize ans qui fait l'amour avec un vampire de deux cent quarante quatre ans ! Il est clair qu'on sort du cadre du réel ! Les leçons, c'est aux profs et aux parents de les donner. Pas à la télé, d'accord ?"

Pascal Andrieu
Transcript de Viper

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