"L'héroïne de "Buffy fait frissonner ses fans..."
Ne vous fiez pas à sa mine d'ange ! Sarah Michelle Gellar (à l'affiche
de "Sexe Intentions" le 23 juin sur nos écrans) adore
faire peur. Au cinéma et à la télé. Mais
la chasseuse de vampires dans "Buffy" n'en a pas pour autant
les dents longues. La gloire et l'ambition ne lui ont pas encore fait
tourner sa jolie tête, ni perdre son sens de l'humour.
Téléstar : Les fans de "Buffy" qui vont vous retrouver au cinéma
dans "Sexe Intentions" risquent d'être surpris. Non
seulement vous y êtes brune, mais votre personnage (Kathryn) est
sulfureux...
Sarah Michelle Gellar : J'incarne une méchante et , dans
les films, les méchantes sont toujours brunes ! C'est vrai que
le premier jour de tournage, lorsque je me suis vue avec cette couleur
de cheveux et les yeux maquillés de noir, j'ai eu un choc ! Mon
langage et certaines scènes torrides risquent aussi de choquer.
Mais mes fans comprendront que je suis avant tout comédienne
et que les changements de rôles sont l'essence même du métier.
J'espère simplement que le public m'aimera autant dans ce film
que dans "Buffy".
A 22 ans (elle les a fétés le 14 avril), le succès n'est-il pas trop
dur à vivre ?
Je suis comédienne depuis l'âge de 4 ans et ce métier
me colle vraiment à la peau. Une fois que vous y avez goûté,
il est impossible de s'en passer. Mais jusqu'alors, je plutôt
en ermite. Quand "Scream 2" et "Souviens toi... l'été
dernier" sont sortis en salle, j'ai eu peur. Il y avait de quoi
! Du jour au lendemain, tout a basculé. Les gens se sont mis
à me suivre dans la rue, à m'attendre devant chez moi,
à sonner à ma porte, à m'envoyer des lettres, et
pas toujours aimables, par centaines... C'était assez effrayant
! Aucun être humain normalement constitué ne peut s'habituer
si vite à un tel changement. Moi, ça m'a pris un an. Aujourd'hui,
je gère tout cela beaucoup mieux.
C'est à dire ?
Je vais faire mes courses comme tout le monde au supermarché.
Et les gens sont adorables. Les agents de sécurité me
demandent même des autographes. Cela dit, j'évite tout
de même de faire mon marché en pleine affluence du dimanche
après-midi ou pendant les fêtes de Noël !
Qu'est-ce que le succès a changé d'autre dans votre existence ?
Aujourd'hui, lorsque je vais au restaurant, on me donne illico la meilleure
table ! Cela m'évite de passer du temps dans ma cuisine !
Vous êtes née à New York, y avez passé votre jeunesse et
vous voilà installée désormais à Los Angeles.
New York ne vous manque pas ?
En fait, j'adore ces deux villes et je ressens leur abscence à
tour de rôle. Quand je suis à New York, je regrette l'espace,
la nature et ma voiture ! Lorsque je suis à Los Angeles, il me
manque les théatres, les musées, l'excitation new-yorkaise.Ici,
à L.A., tout le monde est au lit à 23 heures !
Vous parraissez en tout cas parfaitement heureuse de la vie que vous menez...
Je le suis à 110% ! Je serais difficile : je tourne dans une
série que j'adore, j'ai un film à l'affiche, des amis
merveilleux et je viens de m'installer dans ma première "vraie"
maison, moi qui ait grandi dans un appartement en location. J'ai dû
travailer pour payer mes études et j'ai longtemps vécu
avec la crainte de ne pas avoir de quoi payer mon loyer chaque mois.
Maintenant je jouis du confort maximum. "Buffy" me procure
un avantage énorme par rapport à beaucoup d'actrices :
la stabilité. Chaque matin, en me levant pour me rendre sur le
plateau, je pense à ceux de mes amis comédiens qui n'ont
pas de travail et qui ne savent pas ce qu'ils vont faire de leur journée.
Entre le tournage de "Buffy" et ceux de vos films, vous reste-t-il un peu de temps libre ?
Hélas, non ! Mais je ne le regrette pas. J'ai la chance de faire
ce que j'aime, de tourner dans une série qui ne cesse de me surprendre
et qui s'améliore de semaine en semaine, et de voir aboutir les
projets que j'entreprends. Mais je vais tout de même essayer de
prendre trois semaines de vacances, histoire de souffler un peu.
Votre personnage de Buffy est très physique. Vous entrainez-vous régulièrement
qux sports de combats ?
Oh ! Oui ! Tout le temps. Dans mon club de gym ou sur le plateau, entre
deux scènes, j'enchaîne coups de poeds et coups de poing.
Et je peux vous dire que maintenant ils sont assez puissants !
Vous pourriez donc, dans la rue, vous débarassez s'un éventuel agresseur...
Oui, mais j'espère bien n'avoir jamais à le faire.
David Duchovny raconte que des fidèles d'"X-Files" viennent le voir pour lui
raconter qu'ils ont été enlevés par des extraterrestres.
Avez-vous des histoires du même genre ?
Bien sûr ! Moi-même je suis allé lui dire comment
j'avais été enlevée ! Plus sérieusement,
j'ai rencontré un jour une petite fille qui voulait me convaincre
qu'elle était une tueuse de vampires ! J'ai eu peur pour elle !
Le site Internet consacré à "Buffy" ne doit pas être triste non plus...
Ce site est une très bonne chose car il a permis d'élever
"Buffy" au rang de série culte. Ce qui m'effraie un
peu c'est de savoir qu'y circule aussi tout un tas d'informations personnelles
concernant notamment nos adresses privées.
Avez-vous conservé chez vous un objet culte de la série ?
Oui, de la première saison de tournage, j'ai gardé le
pieu que l'on plante dans le coeur des vampires pour les éliminer définitivement.
Vos cachets, vous l'avez dit, vous permettent aujourd'hui de vivre plus que confortablement.
Vous souvenez-vous de la première grosse dépense que vous avez faites ?
L'achat de ma maison et celui d'un immense piano. Je reprends d'ailleurs
des leçons. Mais je vous assure que pour moi le plus important
ce n'est pas d'avoir de l'argent, mais de travailler. Si quelqu'un m'avait
dit il y a deux ans que je serais là où j'en suis aujourd'hui,
je ne l'aurais pas cru...
Propos recueillis par Laura Gross/J.P. Bertrandy